Une chandelle, une plume, de l’encre… Pas de papier. Toi. Nu. Ce soir, sur ta peau, j’écrirai les mots.
Le mot « tendresse », je l’écrirai au creux de ton cou, là où j’enfouis ma tête, les soirs de tempête ou les matins gris…
Sur tes épaules, je laisserai l’encre révéler à ta peau le trouble qui s’empare de moi chaque fois que mes baisers s’égarent à cet endroit. J’écrirai aussi ma faiblesse quand tu n’es pas près de moi pour me protéger… Peut-être oserais-je aussi y écrire la morsure que je refoule si souvent…
Le canevas de ton dos sera marqué par la fougue et la passion, celles-là même que tu m’inspires quand tu me prends et qui laissent parfois leur trace, la trace de mes ongles, dans ta chair…
Le mot « caresse », je le tatouerai dans tes paumes ouvertes, pour que tu n’oublies jamais ce pourquoi elles sont faites. Pour que toujours, tu te rappelles qu’elles ont la forme de mes seins, de mes hanches, de mon sexe… Pour que tu n’oublies plus les frissons que tu sais faire naître lorsque tu me touches…
Au creux de tes reins, j’écrirai le vice, les péchés inavoués… J’écrirai le prénom de tous ceux que j’ai aimés et que tu me fais oublier quand tes reins se creusent, ondulent. Quand je jouis, accrochée à ton bassin qui tangue…
Je confierai à tes fesses l’envie que j’ai que tu fasses rougir les miennes…
Au creux de ton aisselle jusqu’à l’intérieur du coude, j’écrirai « sérénité », puisqu’il n’y a nulle part au monde où je ne me sente mieux que dans tes bras…
J’écrirai sur ton torse le besoin que j’ai de t’entendre jouir, encore et encore… J’écrirai la violence de mon désir pour toi.
Peut-être déborderais-je plus bas pour confier à ta peau ma douleur lorsque tu ne me touches pas… Sur ton ventre, j’abandonnerai toute ma volonté et te supplierai : « Baise-moi »…
Sur le relief iliaque, de haut en bas, de la hanche jusqu’au sexe, j’écrirai l’humidité qui naît entre mes cuisses quand je te vois nu. J’écrirai mes envies de luxure… Ma calligraphie se fera plus fine pour te confier comme j’ai envie de toi…
Enfin, ma plume déroulera un ruban d’encre autour de ton sexe, pour que tu n’oublies plus jamais l’image de mes lèvres ouvertes et qui glissent le long de ta queue…
Puis je déposerai la plume…